Banques De Détail en France : Résilience et disruption du modèle, mythe ou réalité ?
Alvarez & Marsal a conduit pour la 4ème année une étude complète de l’analyse de la rentabilité des banques de détail en France qui confirme la résilience du modèle, avec un retour à la croissance du PNB, mais aussi des coûts qui génère cependant à nouveau un effet ciseau positif. Cette étude s’appuie sur les résultats 2021 des banques de détail françaises. Cependant le modèle reste sous pression car au-delà de l’embellie majoritairement conjoncturelle, les banques françaises doivent se mettre en capacité d’accélérer certaines transformation pour affronter de nouveaux défis, notamment l’arrivée d’acteurs disruptifs issus du monde des Fintechs qui sont devenus une menace avérée, notamment sur les paiements et certaines nouvelles formes de crédit comme le Buy Now Pay Later. Dans ce contexte, les bons résultats des banques françaises sont les bienvenus car cela permet aux banques de disposer de capacités de financement de leur transformation, dans un contexte économique qui risque par ailleurs de se durcir et rester encore incertain sur les prochaines années.
Un modèle qui confirme sa résilience, le retour à la croissance du PNB… mais aussi des coûts
Les résultats annuels des principaux groupes bancaires attestent de la résilience du modèle de banque de détail. Contrairement à l’année précédente, la croissance des activités génère un effet ciseau positif, avec une croissance du produit net bancaire (PNB) en 2021 de 3 % par rapport à 2019, alors que simultanément les coûts ne progressent « que » de 1 %. Ceci contraste avec l’année 2020 où le PNB diminuait de 3 %, alors que les coûts ne baissaient que de 2 %, générant un effet ciseau négatif. Avec un coût du risque qui retrouve son niveau de 2019 (15 pbs en 2021 vs. 17 pbs en 2019), la rentabilité des activités de banque de détail progresse de 8 % en 2021, là où elle avait baissé de 28 % en 2020 (par rapport à 2019). En conséquence, le coefficient d’exploitation du secteur baisse pour passer de 72 % à 69 % de 2019 à 2021. La croissance du PNB a été tirée par la hausse des commissions (+ 5 %), notamment financières, et dans une moindre mesure de la marge d’intérêt (+ 2 %), soutenue principalement par une très forte croissance des encours de crédit (+ 17 %).
Les banques mutualistes, leaders de marché historiques, ont tiré profit de cette croissance grâce à leur dynamique commerciale tirée par leur modèle de proximité, notamment Crédit Mutuel Arkéa (PNB + 13 %) et Banque Populaire (+ 7 %). Le constat est inverse sur la maîtrise des coûts, les modèles centralisés (et cotés) enregistrant une légère baisse de leur coûts (- 0,2 %).
Télécharger l'étude. |